sister from another star {r/mace}

Assise en tailleur sur un énorme coussin  à même le sol, le regard concentré et attentif à l'écran plan. En te voyant ainsi, on aurait tendance à penser que cela fait plusieurs heures consécutives que tu es dans cette position, à regarder la télévision avec une manette de jeu en main. Tu voyais d'ici les réprimandes de ta figure maternelle ou même ne serait-ce que de tes proches dans l'ensemble tout court. A dire vrai, la matinée avait passé tellement rapidement que tu prendrais même pas la peine de leur expliquer quoi que ce soit. Ils s'obstineraient de toutes les façons possibles. Il fallait avouer que tu étais plutôt douée et passionnée lorsqu'il s'agissait des consoles de jeux, tu t'y adonnais de temps en temps histoire de te décompresser et actuellement tu n'as vraiment d'autres choix que celui là. Matinée chargée, c'est au petit matin qui tu t'es rendue à la salle d’entraînement situé non loin du centre-ville. La danse a toujours fait partie  de tes centres d’intérêts et non pas que tu ne faisais pas confiance au chorégraphe mais tu aimais participer et avoir un œil sur tout ce qui touche à ce que tu créées. Le sens des responsabilités qui  peut caractériser ton comportement peut paraître un brin trop prononcer pour certains, mais tu n'en as que faire. Pour toi c'est important de savoir ce qui se passe quand tu es présente et au contraire quand tu ne l'es pas. Avais-tu le sens des affaires ? Sans doute, après tout avec un paternel comme le tien, il était difficile de ne pas faire autrement. Au cours de l’entraînement, ta fatigue s'est fait ressentir mais encore plus ta frustration. Une émotion qui remonte à la veille lorsque tu as croisé par le plus pur des hasards le chemin de Brysen. Le hasard était d'un fourbe ! A croire qu'il aimait se moquer de toi et de faire tourner en bourrique ! Résultats des courses, lors d'une figure particulièrement complexe, tu t'es mal réceptionné. Plutôt surprenant venant de ta part mais la conséquence était bien là. Les muscles de la cuisse droite étaient froissés, rien de bien grave en soi mais qui t'impose de ralentir le rythme et de te détendre. Alors au lieu de courir pour te dérouler tu t'es contenté de t'en remettre aux bonnes vieilles habitudes : plusieurs parties de Mario. Dans l'après-midi tu comptais réitérer le programme, mais avant tout une bonne douche s'impose. Et c'est justement en sortant de la salle de bain que tu remarques la présence de ton frère. Tranquillement assis devant le comptoir de la cuisine, parfaitement à son aise il te considère d'une moue narquoise. « Heureux de constater que je te fais toujours le même effet, petite souris. ». Un rire fier de lui, il avait toujours la fichue habitude d'arriver à l'improviste, même si cela ne te déranger pas plus que cela. Lorsque tu avais pris la décision de déménager, il avait clairement insisté pour que tu lui donnes le double de la clé. Quand au surnom ? Ah il venait tout simplement du fait que tu étais né le dernier jour de l'année sans oublier le clin d’œil au cartoon. Jerry la souris, Tom le chat. « Ne fais la fierté du gros chat, il ne gagne pas toujours. ». Dis-tu en lui lançant une grimace enfantine. « Quand tu auras revêtu quelque chose de plus approprié, je t'ai apporter un rafraîchissant. Ton préféré. ». Et en plus il dictait des ordres. Tu baisses instinctivement la tête pour jeter un bref coup d’œil à ton accoutument. Un peignoir en éponge orange et une serviette sur le sommet de ton crane. Tu lèves les yeux au ciel avant de reposer ton attention sur ton frère. « Tu veux que je porte quoi ? Une canadienne peut être ? ». Tu arques un sourcil avant de monter à l'étage du logement que tu partageais avec ta meilleure amie afin de te changer. Moins de cinq minutes plus tard, tu réapparais en en tenue qui sans doute ne serait pas au goût de ton frère sans doute. Protecteur à souhait et dans les retranchements les plus pires. « Merci pour le rafraîchissement ! ». Lances-tu tout en déposant une bise sur sa joue tout en piquant la boisson qu'il t'avait apporté. « Et inutile de chercher ma coloc dans le coin, elle n'est pas là. ». Tu souris amusé.

« Qu'est-ce-que je ne ferais pas pour ma petite soeur? ». Il ferait beaucoup de chose, il irait sans doute jusqu'à te décrocher la lune s'il le pouvait. Les limites étaient aussi denses que possible mais la limite à ne pas dépasser concernait toujours ton bien être et ta sécurité. Était-ce nouveau ? Pas le moins du monde, cela l'était depuis le moment où ton père t'avait porté dans ses bras pour te confier à ceux d'un petit garçon. Une tignasse en bataille, un air fanfaron qu'il laissait derrière lui lorsqu'il te regardait. Un regard fraternel qui veille au grain et ce depuis des années. Le changer ? Tu avais essayé à de nombreuses reprises mais le chat obtus qu'il était, le resterait jusqu'à la fin. « De tout et de n'importe quoi, je te connais. ». Dis-tu tout en rigolant alors que tu portes le gobelet en carton à tes lèvres. A la vision de sa moue déçu qui lui donne presque un air enfantin et vulnérable tu lèves les yeux au ciel. Tu n'avais jamais abordé le sujet avec ta colocataire sur la relation qu'ils entretenaient tous les deux. Une chose était certaine cependant, la brunette ne le portait pas dans son cœur et ton frère aîné s'en amusait bien. « Dommage. Tu lui diras que ton gentil et merveilleux frère lui as pris une boisson à elle aussi. Et qu'il est franchement déçu de ne pas la voir. ». Tu hoches lentement la tête sans pouvoir cacher combien ton expression est malicieuse, un brin moqueuse. Il ferme la porte de réfrigérateur et s'adosse au comptoir tandis que t'installe sur un tabouret en face. « Oh pas la peine, j'aurai eu le temps de le boire avec qu'elle ne s'en rende compte tu sais. ». Une réplique amusée qui s'accompagne de l'une de tes grimaces adorables et fanfaronne. Tu le considères d'un clin d’œil complice tout en ouvrant ton ordinateur portable. Ces derniers temps tu n'avais vraiment pris un moment pour te poser et répondre à des messages de ceux qui te suivaient sur la toile. Bien que ta dernière tournée ce soit terminée il y a peu, la conception des morceaux sur lesquels tu planchais, occupaient la plupart de ton temps. « Alors, tout va bien pour toi en ce moment? Dois-je aller frapper des garçons ou ça va? ». Si a sa première interrogation tu t'es contenté d'un simplement hochement de tête, la deuxième attire pleinement ton attention. Tu fronces légèrement les sourcils en le toisant avec un silence curieux. Tu n'avais parlé à personne – hormis Alec et Binky – de ta rencontre hasardeuse avec Brysen. En aurait-il eu vent ? « Non, ça va, je bosse sur quelques morceaux et toi les élans du cœur se rangent-il enfin ou bien ils jouent encore le plan de l'oiseau volage ? ». Tu avais parfaitement éludée la question certes, et Gansey ne tarderait sans doute pas à revenir sur le sujet.